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La semaine dernière (23/04), la Bundesbank a indiqué dans son rapport annuel qu'il faudrait dans les prochaines années environ 200 000 immigrés de plus par an pour palier son déclin démographique et stimuler la croissance économique. Autant dire que cette annonce résonne chez nous comme une provocation tant nos débats sur l'immigration sont depuis bien longtemps structurés par l'idée d'une immigration forcément massive, menaçante et dangereuse qui, en ces temps de braconnage électoral sur les terres du Front national, a plus que jamais le vent en poupe. Une obsession, alors : comment réduire cette immigration que beaucoup perçoivent comme un fardeau que notre pays porte sur ses frêles épaules ? Fin 2011 par exemple, une majorité de Français (54%) pensaient que l'immigration avait un impact négatif sur le pays.

Ce totem du "coût" de l'immigration, il faut le renverser une fois pour toutes. Notre pays a besoin de l'immigration, non seulement parce que de Marie Curie à l'académicienne Assia Djebbar, elle enrichit nos arts, nos sciences et notre langue (et pas que notre sport !) et contribue au rayonnement de la France dans le monde, mais aussi (surtout ?) parce qu'économiquement elle est très rentable.

En premier lieu, rappelons que l'immigration n'est pas en augmentation constante depuis des décennies mais reste stable dans notre pays depuis 1975 (les 5,2 millions d'immigrés légaux représentent autour de 8% de la population). D'autre part, s'il y a bien environ 200 000 immigrés qui entrent sur notre territoire chaque année, il en sort dans le même temps près de 125 000. Cette différence entre les entrants (les immigrés) et les sortants (des immigrés qui repartent chez eux et des Français qui s'expatrient), c'est ce qu'on appelle le solde migratoire. En France, ce solde migratoire net est donc de 75 000 personnes. Cet indicateur, bien plus que le seul nombre des entrants, donne une idée du volume réel de l'immigration, laquelle n'est ni massive ni invasive comme on voudrait souvent le faire croire. Notre solde migratoire est même très modeste comparé à ceux d'autres pays de l'OCDE, l'Allemagne et le Royaume-Uni notamment. Enfin, contrairement à une autre idée bien reçue qui voudrait que le gros de l'immigration vienne du Maghreb et de l'Afrique subsaharienne (toujours cette antédiluvienne peur de l'altérité radicale bien ancrée dans l'inconscient - ou le conscient ? - national), rappelons que 58% environ de l'immigration aujourd'hui en France vient d'Europe, d'Asie et d'Amérique/Océanie.

Ce panorama général de l'immigration en France suffit à lui seul à briser bien des lieux communs. Mais comment évaluer son coût ou, au contraire, son apport à notre pays ? C'est à cette question que répondent Lionel Ragot et Xavier Chojnicki dans un très salutaire et récent ouvrage dans la collection On entend dire que... L'immigration coûte cher à la France, qu'en pensent les économistes ? (Eyrolles, 2012). Prenons donc d'abord ces indicateurs économiques qui, dans ce mythe d'une immigration-fardeau, pèsent lourd dans la doxa. Il y a dans ce domaine deux grandes idées reçues : 1) les immigrés prendraient le travail des nationaux (ou plus exactement des natifs, c'est-à-dire ceux qui sont nés en France, indépendamment du critère de nationalité) et 2) ils couteraient très cher aux finances publiques.

Sur l'idée, vieille comme la notion même d'immigration, que les étrangers piqueraient les emplois des Français et contribueraient ainsi à accroître leur chômage, elle est fausse et tous les économistes sont d'accord là-dessus : les immigrés occupent en effet une vaste partie des emplois que les natifs délaissent, soit parce qu'ils sont trop pénibles, soit parce qu'ils sont dévalorisés. C'est en particulier le cas dans les secteurs du BTP et de la restauration. Et lorsqu'ils sont qualifiés, les immigrés se déploient sur des métiers pour lesquels la main d'œuvre locale, de natifs/nationaux donc, n'est pas suffisante : c'est par exemple le cas de l'ingénierie et de l'informatique. Soyons plus concrets encore. Selon une précédente étude de Xavier Chojnicki réalisée en 2010, plus de la moitié des médecins qui exercent dans des hôpitaux situés dans des zones défavorisées ou enclavées sont étrangers ou d'origine étrangère, 42% des salariés d'entreprises de nettoyage sont des étrangers ou des Français d'origine étrangère ou encore 60% des mécaniciens automobiles exerçant à Paris et dans la région parisienne sont étrangers ou d'origine étrangère.

Il n'y a donc pas concurrence entre les immigrés et les natifs sur le marché de l'emploi mais complémentarité.

Secundo, les immigrés coûteraient très cher à la collectivité nationale. Faux, là encore. Au contraire même. En dépit du fait que les immigrés en provenance des "pays-tiers" (extra-européens) bénéficient davantage des transferts sociaux (allocations chômage, allocations familiales, RSA...), leur contribution nette aux comptes publics est positive, ne serait-ce qu'en raison des taxes et impôts qu'ils acquittent dans notre pays, mais aussi parce que la plupart des immigrés sont des actifs qui cotisent. D'après les calculs de Xavier Chojnicki : en 2009, les immigrés ont coûté au budget de l'Etat 47,9 milliards (dont retraites : 16,3 milliards, prestations de santé : 11,5 milliards, allocations familiales : 6,7 milliards, aides au logement : 2,5 milliards, RMI : 1,7 milliards...) et ils ont reversé au budget de l'Etat 60,3 milliards d'euros, dont 26,4 milliards au titre des cotisations sociales (c'est-à-dire de leur travail), 18,4 milliards au titre des impositions sur la consommation, 6,2 milliards au titre du remboursement de la dette sociale et de la CSG, 3,4 milliards au titre de l'impôt sur le revenu. Financièrement parlant, le bénéfice net de l'immigration pour la France en 2009 était donc de 12,4 milliards d'euros.

Si les immigrés ne prennent pas nos jobs et rapportent de l'argent aux finances publiques, tant mieux, mais cela les rend-il pour autant absolument nécessaires ? N'en déplaise à beaucoup, la réponse est oui, et pour une raison démographique. Car si pour le moment (contrairement à l'Allemagne par exemple - d'où la préconisation de la "Buba" évoquée au début) le renouvellement des générations est chez nous à peu près assuré à la faveur d'un indice de fécondité relativement élevé (1,9 enfant/femme), le vrai problème est celui du vieillissement de la population française lié à l'allongement de la vie et, partant, à un accroissement prévisible des décès qui, alors, deviendront supérieurs aux naissances. Si l'indice de fécondité se maintient au niveau actuel, la population commencera à péricliter d'ici 2040, amputant ainsi lourdement notre système de retraite. Seule solution alors - et encore -: recourir à l'immigration.

 


L'économie allemande a besoin de plus de
200.000 immigrés par an

Toulouse l'immigration replacée dans une perspective historique
 

 

 

 

 

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